Ce blog est dédié aux expéditions himalayennes et en particulier à « la progression douce en Himalaya ».

"La progression douce en Himalaya" est un déplacement en continue sans retour au camp de base. C’est aussi une approche raisonnée (et raisonnable) de la haute altitude avec une adaptation de la progression en fonction des étages hypoxiques.

C’est une pratique de la haute (et « très haute ») altitude, sur des sommets de 6000 à 8000 m, centrée sur les notions de plaisir et de respect (de soi, des autres et de l’environnement).

Elle n’est ni réservée aux guides de haute montagne avec leurs clients, ni aux « bosses de neige ». Bien au contraire, elle s’adapte, par nature, à la réalité des capacités et compétences de tous les groupes d’alpinistes partageant ces valeurs.

Ce blog est avant tout un lieu d’échanges et de communication.

Car, comme pour toutes nouvelles pratiques, ou pratiques émergeantes, il y a encore beaucoup de choses à découvrir, à apprendre sur cette «progression douce ». Des techniques à construire ou à adapter, des détails à ajuster…

N’hésitez donc pas à poser des questions, à apporter un témoignage et à participer aux réponses.

Je vous souhaite tout le bonheur d’être en montagne et en Himalaya… D’être, tout là haut…

Paulo, janvier 2011

samedi 22 janvier 2011

Pour entrer en contact...

Vous avez des questions sur "la progression douce en Himalaya" pour votre prochaine expédition ?
Vous souhaitez témoigner de votre expérience (bonne ou mauvaise), apporter des informations, des commentaires ?
Voici le lien pour rentrer en contact avec la communauté des Himalayistes gastéropodes... !
N'hésitez surtout pas.
@bientôt
Paulo, La Grave, 22/01/2011

2 commentaires:

  1. Bonjour Paulo,

    Tout d'abord, je me présente: Je suis Antoine, j'ai 20 ans et je viens de Belgique. J'ai commencé la montagne avec mon père dès mon très jeune âge et j'ai très vite accroché à cette discipline: tant l'aspect sportif et technique que psychologique et l'ambiance qui y règne me tient très fort a coeur. Puis que dire de la beauté des lieux: j'ai rarement été déçu! Je trouve d'ailleurs que les Ecrins est un des plus beaux massifs des Alpes, j'adore vraiment! J'y passe d'ailleurs aussi pas mal de temps dans un chalet isolé au dessus de Villar d'Arène! Quel lieu magique: en face du Bec de l'Homme, on aperçoit au petit matin qu'un bout du bec de l'homme reçoit la lumière du petit matin avant les autres. C'est en faite, un tout petit bout du grand Pic de la Meije qui dépasse! Quel rêve!

    Enfin, bref... J'ai vu le film à propos de la progression douce. Premièrement j'ai adoré la philosophie de groupe qui est parfois fort absent lors des expéditions himalayennes, hélas. La solidarité et l'esprit de groupe est pour moi une valeur fondamentale en altitude. Il suffit d'entendre les commentaires de Rébuffat à propos de "la cordée" pour en être convaincu.
    Deuxièmement j'ai été fort intrigué par cette nouvelle technique, et je dois dire que je suis assez enthousiaste. La seule question que je me pose est la suivante: arrivé vers des altitudes supérieures à 7000m, n'arrive-t-on pas dans une zone où le corps se détériore, même au repos? Est-ce que les repos au camp de base des expés "traditionnelles" ne sont pas bénéfiques pour éviter d'accumuler trop de fatigue?

    En tous cas, je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ce mail!

    Bonne continuation et qui sait, peut-être nous croiserons-nous un jour dans un refuge ;-)

    Antoine

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  2. Bonjour Antoine, et welcome à bord...
    Pour ta question sur le sens du repos au camp de base en "progression en dent-de-scie"... C’est une question qui recoupe beaucoup de sujets.
    Première constatation concrète : au Shisha et au Manaslu en progression douce nous nous sommes rendu compte que la durée du séjour en très haute altitude était très réduite. Entre deux et quatre jours au maximum. Il n’y a donc pas de véritable séjour très haut. Pour cet aspect, les deux techniques sont à priori identiques.
    Par contre, c’est la notion d’effort et de récupération qui fait toute la différence. En progression douce, on fait moins d’effort au quotidien, il y a plus de temps pour récupérer, et la tente devient un lieu de vie. Par contre, on séjourne véritablement en altitude pour une longue période, ce qui est loin d’être facile, d’un point de vue technique et relationnel. Ce huis clos relationnel peut ne pas convenir à certaine personne ou au contraire être un plus.
    En progression « dent-de-scie », les efforts sont souvent très importants entre les différents camps, provoquant une fatigue importante et des risques de MAM grave. On séjourne peu de temps en altitude avec des incursions très rapides et courtes vers les camps supérieurs. C’est un peu chacun pour soi. Le camp de base est équipé « comme à la maison » pour faciliter le repos durant des périodes assez longues.
    Le problème principal, c’est que ces retours au camp de base, pour se reposer, provoquent fatigue et traumatismes. À la foi physique et psychologique. C’est Jean-Pierre Bernard qui, le premier, a pointé cet aspect dans les années 90 en proposant une « progression continue par paliers» qu’il avait expérimenté avec beaucoup de succès.
    En conclusion, il est difficile de comparer les deux méthodes. Car les bases de fonctionnement sont radicalement opposées avec des valeurs souvent aux antipodes (calibrer ces efforts, rester ensemble, être encordé, sur le dopage à l’ox).
    C’est donc un véritable choix qui est proposé et c’est justement cela qui est complexe. J’espère que j’ai répondu à ta question…
    @+ Salutations himalayennes Paulo

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